mercredi 10 décembre 2014

Claude-Sophie Gibrat : J'AI BIEN CONNU TA MERE, Les éditions du Net, 2014


Reçu hier matin par la poste, avec une gentille dédicace de l'auteure, dévoré d'une seule traite, je suis encore sous le coup de l'émotion, au moment où j'écris ces quelques lignes.

Après la mort de sa mère, Camille, met cinq ans avant d'oser ouvrir les cahiers d'écriture qu'elle a laissé derrière elle. Trop de peine, trop de difficulté à l'exprimer, le deuil ne se fait pas...

Mais lorsqu'elle les ouvre, elle découvre que sa mère, encore toute jeune, a vécu un amour dévorant qui ne pouvait mener qu'à la rupture. 

"Le vacarme de ma pensée est un peu apaisé et je retrouve chaque jour une écriture plus normale.
Je sais maintenant que l'écriture m'a sauvée de quelque chose qui s'apparentait, je pense, à de la folie. Longtemps, j'ai cru que l'écriture me libérait mais elle ne me libérait pas, elle me donnait vie."

Camille qui a toujours vu sa mère écrire, comprend à quel point cette activité était vitale pour elle et combien cet amour de jeunesse l'a poursuivie sa vie durant. Elle décide de retrouver l'homme que sa mère ne désigne que par l'initiale "R".

Le roman de Claude Sophie Gibrat alterne intelligemment les extrait des carnets de la mère et l'enquête que Camille entreprends. 

J'ai été très sensible à la pudeur et, à la fois à l'audace, de l'auteure, qui ne cache pas le côté autobiographique, même si elle présente son premier roman comme une oeuvre de fiction. Jusqu'au dénouement de l'enquête, elle fait preuve aussi de courage et de persévérance. Elle lutte contre un sentiment de culpabilité envers son père, ce d'autant plus que leurs relations se sont dégradées suite au décès de la mère.

"En perdant ma mère, j'ai aussi perdu mon père, du moins celui que je connaissais ou que je croyais connaître".

Plus j'ai avancé dans la lecture et plus j'ai eu l'impression que pour Claude-Sophie Gibrat aussi, l'écriture de ce roman, a été un moyen de dépasser le deuil, de se libérer d'une peine trop grande et de retrouver le goût de la vie.

S'agissant d'un premier roman au caractère si personnel, on peut se demander s'il sera suivi d'un second. C'est à souhaiter, car le style, la construction, le côté suspens de l'enquête et surtout, la profonde honnêteté avec laquelle les sentiments sont exprimés, démontrent un vrai talent d'écrivaine !

Claude-Sophie Gibrat est une artiste peintre. Vous pouvez découvrir ses oeuvres sur son blog : les peintures de Norma C

5 commentaires:

  1. Ton enthousiasme fait plaisir à lire! Et je vais m'y mettre, moi aussi...

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  2. Un grand merci du fond du cœur, vraiment, pour ce billet qui me touche beaucoup, Amartia !
    Bien amicalement.

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  3. Merci Amartia pour ce partage qui donne vraiment envie de lire Norma.

    Belle semaine.

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  4. Bonjour Amartia. J'ai lu le roman de Claude-Sophie Gibrat et j'ai ressenti la même émotion que toi en le lisant. Je n'aurais cependant pas su l'exprimer aussi bien que toi et je suis heureuse de voir que tu as su trouver les meilleurs mots pour parler de cette oeuvre bouleversante.

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