vendredi 28 septembre 2012

Guillaume Musso : PARCE QUE JE T'AIME, XO Ed, 2007


Voilà le genre de livre qui vous met en colère, en colère contre vous-même, pour avoir pris le temps, c'est-à-dire perdu le temps, de le lire jusqu'au bout.

Dès le départ, de par sa structure et son style, on sent tout de suite qu'on est plus dans l'esquisse d'un scénario pour série télévisée de second ordre, avec à chaque fin de "chapitre" le petit truc nouveau qui  accroche.  Mais plus on avance, plus la construction de l'intrigue paraît artificielle et forcée, jusqu'à nous faire le coup du "tout cela n'était qu'un rêve" ! 

Les grands sentiments se sont tous donnés rendez-vous dans ce petit roman : l'amour, bien sûr, au nom duquel une femme préfèrera voir son mari la quitter plutôt que de lui avouer la vérité, l'amour paternel, qui entrainera le mari en question à se détruire petit à petit, l'amitié, celle qui lie deux hommes depuis leur enfance, la vengeance, qui n'apporte aucun soulagement et la culpabilité qui vous poursuit toute votre vie ! Bref que du banal !

Et la fin ! Puisque tout le monde il est beau et que tout le monde il peut être gentil, Musso n'allait pas s'en priver ! 

Je vous en livre un petit bout, ne serait-ce que pour vous convaincre de ne pas perdre votre temps :

"Le récit qu'Evie lui avait fait de sa vie et de son désir de vengeance l'avait beaucoup marqué. Il regrettait qu'elle ne lui ait pas raconté la fin de son histoire, mais quelque chose lui disait qu'il en saurait davantage avant d'atterrir à New York. Décidément, ce voyage avait été intense, riche en rencontres et plein de surprises. Des bonnes comme des mauvaises..."

J'avais déjà lu "L'appel de l'ange" en ayant, là aussi, l'impression d'un scénario pour série télévisée, mais je suis comme cela, je ne veux pas condamner un auteur sur un seul titre, alors j'ai finalement lu celui-ci. Mais de grâce, ne m'en offrez pas un autre !

mercredi 26 septembre 2012

Fouad Laroui : UNE ANNEE CHEZ LES FRANCAIS, Julliard, 2010


Qu'il était beau le temps où l'école servait d'ascenseur social ! 

L'histoire, en grande partie autobiographique, raconte le parcours d'un Marocain de 10 ans, admis en interne, au Lycée Lyautey de Casablanca, à la faveur d'une bourse décrochée par le professeur de son village, conscient que le gamin est doué. 

De l'arrivée dans ce monde inconnu et étrange, à la remise du prix d'excellence en fin d'année, le petit Mehdi va de  découvertes en découvertes. Celle des mots compliqués (patronyme, pâtre onime ?, prolétaire - pro-lait-terre ?), celle des grandes phrases piquées dans les livres où il se réfugie, celle des moeurs d'une famille française où il est accueilli pendant le week-end et les fêtes religieuses chrétiennes.

Fouad Laroui, suivant en cela les préceptes du père de Mehdi, se garde bien de "faire de la politique". Si le petit remarque des comportements bizarres, des phrases condescendantes, voire apitoyées, il le fait sans recul, toujours au travers des yeux de l'enfant, comme si, le mirage de l'ascenseur social ayant fonctionné pour lui, aucune critique, aucune distance n'étaient autorisées. 

L'écriture est agréable, mais ce livre ne m'a pas marquée et ne me pousse pas à découvrir d'autres ouvrages de cet auteur.