mercredi 27 octobre 2010

Nina Berberova : LE MAL NOIR, Actes Sud, 1989


C'est un plaisir renouvelé à chaque lecture des romans de Nina Berberova. Mais dans ce petit récit d'à peine une centaine de pages, elle sait magistralement, dans une sobriété de style incomparable, non seulement poser un décor, raconter une histoire, mais surtout nous faire pénétrer, une fois encore, dans l'âme d'un exilé russe. 

Nous découvrons un homme cherchant à réunir la somme nécessaire à la poursuite de son exil de Paris à Chicago. Il essaye de revendre une paire de boucle d'oreilles en diamant, mais malheureusement, l'une des pierres a "le mal noir" et elle ne vaut donc rien. 

"Je retournai au mont-de-piété. Ce lieu sordide grouillait de monde. On me donna un numéro – le soixante-quatre – et je m'assis entre une femme qui tenait sur ses genoux une vieille couverture, et qui apparemment ne savait plus où aller, et un homme plus très jeune, vêtu correctement, qui ressemblait à Nicolas II. Il avait apporté un éventail en écaille. Je pensai alors qu'il n'y avait pas de pire endroit au monde." 

Il parviendra à rejoindre Chicago, après un passage à New York. 

jeudi 21 octobre 2010

Katherine Pancol : LA VALSE LENTE DES TORTUES, Albin Michel, 2008


Ce roman m'a été donné par l'une de mes hôtes qui l'avait acheté juste avant de prendre l'avion, mais qui s'est rendu compte qu'en fait, elle l'avait déjà lu. C'est dire s'il l'avait marqué ! C'est donc avec peu d'enthousiasme que j'en ai entrepris la lecture; elle me l'avait bien dit : "Ca se lit... C'est la suite de "Les yeux jaunes des crocodiles", mais ce n'est pas nécessaire d'avoir lu le premier pour lire celui-ci". 

Et bien ce dont je suis sûre, c'est que je n'achèterai pas le premier, ni aucun autre livre de Katherine Pancol, tant je me suis ennuyée à subir, à longueur de chapitres, des phrases creuses et des sentences dignes du courrier du coeur de n'importe quel magazine. J'apprends dans sa biographie que K. Pancol a suivi des ateliers d'écritures, et bien ça se voit. Rien de personnel, rien de vrai, tout est construction artificielle, cliché. Les personnages sont caricaturaux, les situations, soit d'une banalité crasse, soit d'un grotesque énorme. L'intrigue elle-même est cul-cul : une femme tombe amoureuse du mari de sa soeur, "l'amour sera-t-il le plus fort ?". Mais comme il n'y en a rien à dire, il faut y ajouter un serial killer, un quartier bourgeois, un peu de lutte des classes – enfin c'est un bien grand mot pour parler des relations entre la concierge et les locataires de l'immeuble -, un petit-fils de la reine d'Angleterre, un nourrisson savant (réincarnation d'Einstein suggérée....). 

Je vous assure, je ne vous mens pas, le roman est bourré de phrases comme celles-ci : 

"La société actuelle pousse les gens à la violence comme seule affirmation de soi."