dimanche 24 juin 2018

Petros Markaris, OFFSHORE, Seuil, 2017



Ironie de l'histoire, je lis ce livre au moment où, selon l'Union européenne, la Grèce sortirait de la crise du fait qu'elle peut à nouveau se financer sur les marchés financiers. Si ce type de discours passe auprès des médias français et allemands, en Grèce personne n'a vraiment l'air d'y croire, tant le pays est exsangue et encore soumis à une tutelle de ses créanciers puisqu'aucune annulation de la dette, même partielle, n'est prévue.

Or Markaris qui, dès 2016, situe la suite des tribulations de son célèbre commissaire Charitos, dans une Grèce sortie de la crise et où l'argent se remet à circuler pour ne pas dire "ruisseler", ne s'y trompe pas. Alors que les promesses d'augmentations de salaires poussent les gens à réutiliser leur voiture laissées sans plaque faute de pouvoir payer essence et taxes, à s'inviter à nouveau au restaurant, à abandonner les pois chiches et autres haricots secs au profit des fameuses tomates farcies, Charitos et se demande d'où vient l'argent ?

A la faveur de trois meurtres avec vol, dont bizarrement on trouve très vite les responsables qui avouent tout aussi rapidement leurs méfaits. Charitos fera preuve, une fois de plus, d'insoumission et poursuivra inlassablement son enquête et son idée, celle de chercher l'origine de l'argent.

La réponse n'arrive qu'en toute fin de roman et le laisse sans voix ! ce qui ne fait que confirmer le scepticisme des Grecs d'aujourd'hui !