Drôle de titre pour ce roman qui retrace d'abord la vie d'un certain Joseph Kaplan, entre les années 30 et 70.
Une vie des plus romanesques, qui entraîne le protagoniste de Prague à Paris puis à Alger, avant de le faire revenir en Tchécoslovaquie.
Il y a presque trois romans dans cet ouvrage : le Paris des clubs et des fêtards sur fond de montée du nazisme à deux portes de là, l'Algérie sous la colonie française et Prague au moment des purges, là où l'auteur fait se rencontrer Kaplan et surtout sa fille, avec Guevara.
Jean-Michel Guenassia excelle dans sa capacité à décrire les ambiances, les phénomènes de société. Tout comme dans "Le club des incorrigibles optimistes", il charme par la justesse de ses références, mais je dois avouer que je reste, cette fois-ci aussi, sur ma fin. Cette revue du XXe siècle semble trop lisse, trop pittoresque, presque une toile de fonds qui, si elle impacte la vie du "héros", ne semble présente que pour permettre au roman de rebondir.
Quant à Guevara, on le trouve dans la clandestinité, à se soigner après son séjour en Afrique et surtout à tenter de changer de vie pour ne rêver qu'au bonheur d'un nouvel amour.
"Au café Slavia, Ramon et Helena devinrent rapidement des habitués. Pour faire partie de la famille, il ne fallait pas grand-chose : venir régulièrement, dire bonjour, bavarder avec les uns et les autres. Ramon les intriguait tous. Qu'est-ce qu'il faisait cet oiseau-là ? On voyait si peu de touristes.(...) Cet étranger qui bredouillait quelques mots de tchèque parut à tous immédiatement sympathique. Surtout que Ramon n'était pas chiche de ses cigares. Personne n'en avait jamais vu de pareils. Il en offrait à qui en voulait et se fit beaucoup d'amis ainsi. De temps en temps, Helena prenait le cigare de Ramon, tirait deux trois bouffées et commençait à y prendre goût."
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