jeudi 19 mai 2016

Joël Dicker : LE LIVRE DES BALTIMORE, Ed. de Fallois, 2015


Le roman d'un nouvel auteur Suisse, voilà qui avait de quoi m'intéresser. J'avais raté les précédents et de découvre donc Joël Dicker par cette saga familiale.

Marcus Goldman passe toutes ses vacances chez son oncle à Baltimore. Il est en admiration devant la réussite de ce dernier et en vient presque à mépriser ses propres parents qui, tout en ne roulant pas sur l'or, lui assurent tout de même un confort petit bourgeois de bon aloi. Il est très lié à ses cousins dont l'un a été "adopté" par le généreux tonton.

Le début du roman s'étend de manière interminable sur les frasques des gamins qui semblent être unis pour toujours. Ne forment-ils pas le "gang des Goldman" ? Mais le bel édifice va se fissurer de partout et sur plusieurs générations : la jalousie - ils sont tous trois amoureux de la même fille - et l'orgueil - chaque adulte voudrait être le plus considéré- sont les deux poisons qui vont détruire ce petit monde bien comme il faut.

"J'admirais de la même façon l'oncle Saul millionnaire et l'oncle Saul qui remplissait les sacs de commissions au supermarché : ce n'était pas une question de richesse, mais une question de dignité. La force et la beauté de mon oncle, c'était sa dignité extraordinaire, qui le rendait supérieur aux autres. Et cette dignité, personne ne pouvait la lui reprendre. Au contraire, elle se renforçait davantage avec le temps. Néanmoins, le voyant laver son plancher, je ne pouvait pas m'empêcher de repenser à l'époque des Goldman-de-Baltimore : chaque jour, défilait dans leur maison d'Oak Park une armée de travailleurs chargés de son entretien." 

Si je reconnais que le style est souple, de bonne tenue, je dois dire que j'ai eu de la peine à trouver un quelconque intérêt à l'histoire elle-même. Oui, il y a un bel hommage à l'amitié de ces trois enfants et à leur solidarité face au monde des adultes. Mais à force de parler du Drame, de situer chaque événement et de relire l'évolution des rapports entre les protagonistes en fonction de celui-ci, lorsque finalement ce fameux drame arrive, on est lassé, pas étonné et surtout on n'a pas besoin de relire le passé, tout a été prémâché.

Si ce n'est celui de la tante, tous les personnages tombent dans une mesquinerie envieuse de théâtre et ce qui devrait faire l'objet de rebondissements ne fait que tomber le récit dans une banalité d'opérette.

2 commentaires:

  1. Toujours aussi sévère et exigeante! J'aime bien cette critique, car j'ai abandonné cette lecture et c'est ton article qui me rappelle que je l'avais commencée. Pour te dire comme elle m'avait marquée!

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  2. J'ai lu un avis assez proche - mais j'ai aussi lu l'inverse - j'avais lu son premier roman et mon avis était aussi très tranché (le style très pauvre, j'avais deviné qui étaient les meurtriers bien avant la fin ...). J'hésitais à lui redonner une deuxième chance mais je pense que je vais attendre un peu !

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