mercredi 15 juin 2016

Mathias Enard : BOUSSOLE, Actes Sud, 2015


Page 251, j'abandonne ! Très très rare pour ma part de ne pas finir un livre, par respect pour l'auteur, pour son travail, mais là, c'est trop ! 

Je croyais lire un roman, je découvre une thèse en musicologie qui aurait été déchirée en mille morceaux et dont on aurait eu de la peine à recoller les morceaux.

Ce livre se veut érudit, il n'est que pédant ! 

Il y a un hiatus entre la situation dans laquelle Enard place son narrateur - une nuit d'insomnie après avoir appris qu'il est condamné par une maladie incurable - et la capacité de celui-ci à se rappeler ses connaissances en musique et pas seulement le nom des compositeurs et de leurs oeuvres, mais celui de leur femme, de leurs amis, les anecdotes, leurs relations... bref tout un savoir qui nécessite de longues heures en bibliothèque. 

"Parfois je me demande si je n'ai pas moi-même des hallucinations. Voilà que j'évoque les Adieux de Beethoven et que Die Öl Klassiknacht annonce la sonate opus 111 du même Beethoven. Peut-être est-ce qu'ils programment la musique à rebours, Schumann tardif, puis Mendelssohn, Beethoven; il manque Schubert - si je reste assez longtemps à l'écoute je suis sûr qu'ils joueront une symphonie de Schubert, musique de chambre d'abord, piano ensuite, il ne manque que l'orchestre. "

Indigeste !

Si la boussole du narrateur est tournée vers Sarah, pour qui il éprouve un amour jamais avoué, l'histoire de leurs rencontres, de leurs voyages en Turquie, Syrie, Iran, loin de nous apprendre quoi que ce soit, ne fait qu'aligner les rencontres d'orientalistes patentés, plus déjantés les uns que les autres, sans que cette fascination de l'"Orient" imaginé ne soit vraiment étudiée.

J'avais déjà trouvé désincarné son roman "Parle-le leur de batailles, de rois et d'éléphants", là, je ne sais comment qualifier cet ouvrage et je comprends encore moins l'attribution du Goncourt, si ce n'est pas un parisianisme effréné. 

2 commentaires:

  1. ... même expérience que vous et pourtant moi non plus ce n'est pas mon habitude d'abandonner un livre, mais là une lassitude m'a peu à peu engourdie ! par contre je viens de lire Rue des voleurs d'Enard qui m'a fort intéressée.

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  2. intéressant! je n'ai lu que des avis enthousiastes, qui disaient même qu'il n'y avait pas besoin d'être un expert en musicologie .. Je continue donc de passer mon chemin ;-)

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