Après "Ce que le jour doit à la nuit", Khadra retrouve ici, l'Algérie colonisée des années 30-40, au travers de l'épopée du jeune Turambo, vivant de débrouille et de petit boulots, mais qui, une fois, repéré par le milieu de la boxe, sera amené à devenir le champion de l'Afrique du Nord.
Il choisit de structurer son récit à partir des trois femmes qui ont marqué Turambo, sa cousine Nora, la prostituée Aïda et surtout la pied-noire Irène.
Il en ressort un roman, un vrai, que l'on lit d'une traite, emportés que nous sommes par l'écriture toujours précise, qui sait utiliser les mots justes sans outrance mais qui frappent fort.
"Je n'aimais pas les mondanités. Elles étaient d'un ennui ! Toujours les mêmes simulacres de camaraderie, les mêmes rires empruntés, le même verbiage finement vénéneux. Au milieu de ces assemblées prestigieuses, parmi les dames roucoulantes et les messieurs distingués, je n'étais qu'un coq de combat suscitant plus de curiosité que d'admiration. Beaucoup se contentaient de me congratuler de loin afin de ne pas avoir à me serrer la main. J'avais le sentiment de me tromper d'étage, d'être en exil. Ce n'était pas mon monde."
On y retrouve le thème de l'amitié, même si celle-ci peut être mise à la rude épreuve des conflits d'intérêt.
On y découvre aussi les prémisses de la lutte de libération nationale et l'atmosphère des combats de boxe n'est pas sans rappeler le combat et le besoin de s'affirmer de tous les sociétés opprimées.
Je ne vous en dis pas plus, de manière à ne pas dévoiler la suite, mais je vous recommande chaleureusement ce roman.
Je l'ai beaucoup aimé aussi ! Khadra est un grand auteur et je partage ton opinion sur "les mots justes" ;o)
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur alors pourquoi pas!
RépondreSupprimerMerci du conseil