jeudi 2 août 2012

Alvaro Mutis : UN BEL MORIR, Grasset, 1991


A la faveur d'un cadeau, je découvre avec ce livre d'Alvaro Mutis un nouvel auteur colombien, dont j'apprends qu'il a d'abord publier des poèmes, avant de se lancer, à près de 60 ans, dans une série de romans dont le protagoniste est un baroudeur de haut vol qu'il nomme Maqroll El Gaviero (le gabier).

Le titre vient de Pétrarque qui a écrit : "Un bel morir tutta una vita onora". Et si cet épisode de la vie de Maqroll, écrit en  1989, semble bien être celui de sa fin, Alvaro Mutis a publié, par la suite, d'autres romans racontant des aventures précédentes de son héros, aventures d'ailleurs évoquées dans Un bel morir. 

Fatigué, le marin décide de s'arrêter dans le village de La Plata, au pied de la Cordillère des Andes. Sa chambre, louée à une vieille femme aveugle, surplombe le fleuve bouillonnant. Il ne fait rien de ses journées, si ce n'est de lire et relire une biographie de St François d'Assise, de boire brandy sur brandy à la taverne, jusqu'au jour où il est abordé par un certain Van Branden qui lui propose, contre rémunération, d'assurer le transport à dos de mules, de mystérieux instruments, jusqu'au au sommet du Tambo. Il a (peut-être) le tort d'accepter.

"Tandis qu'il suivait le lit du torrent, une sourde inquiétude envahissait Maqroll. La présence d'un danger indéfinissable bien que manifeste le replongea dans cet état d'esprit qui lui était si familier, cet abattement, cette monotone lassitude qui lui donnait envie de s'avouer vaincu, d'arrêter là la course de ses jours, tous immanquablement marqués du sceau de ces entreprises où c'étaient toujours les autres qui menaient la danse et y trouvaient leur profit en le faisant passer, lui, pour l'innocent instrument au service des projets d'autrui".

On l'aura compris, Maqroll, n'est pas un héros flamboyant et vantard. Ce n'est un personnage "sympathique". Et pourtant, après avoir eu un peu de peine à entrer dans l'histoire, à la fin de la lecture, j'ai envie de découvrir les autres épisodes de la vie de ce Gaviero, car si c'est une lecture divertissante qui ne manque pas de suspens,  l'écriture est riche et c'est vraiment de la littérature.

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