mardi 5 juin 2012

Douglas Kennedy : AU-DELA DES PYRAMIDES, Belfond, 2010


On pourrait presque être content que durant l'hiver 1986, Douglas Kennedy ait connu un échec en tant que dramaturge et une rupture de contrat en tant que chroniqueur à l'Irish Times. C'est ce qui lui a permis de prendre le temps de compulser ses carnets de notes prises lors d'un périple en Egypte effectué en septembre l'année précédente.

On connaît Douglas Kennedy comme romancier, mais il a débuté sa carrière d'écrivain, par des récits que Belfond a la bonne idée de rééditer. J'ai  déjà lu "Au pays de Dieu" et je viens d'apprendre la sortie de "Combien ?". 

Mais revenons à l'ouvrage qui nous intéresse aujourd'hui. D'abord le titre, magnifiquement trouvé, tant il est vrai que l'Egypte qui a intéressé l'auteur, à peine âgé de 30 ans, n'a rien à voir avec celle que l'on visite en touriste : de pyramides, de pharaons et de temples, il n'y en a pas. En revanche, que de belles rencontres ! D'Alexandrie à Assouan, en passant par des oasis improbables, des villes de moyennes importance, Douglas Kennedy a suivi un itinéraire aléatoire, guidé par son intérêt pour les questions religieuses, sociales, et politiques.

Il dresse le portrait d'un pays en mouvement, tiraillé par ses injustices sociales, la montée des islamistes et l'écartèlement entre Orient et Occident. 

"Sa (à l'Egypte) version du modèle soviétique lui avait légué une bureaucratie éléphantesque et une économie semi-planifiée qui interdisaient tout développement productif; son interprétation du modèle américain n'avait servi qu'à créer l'ébauche maladroite d'une société de consommation qui accentuait dramatiquement le fossé entre riches et pauvres et, plus encore, favorisait la résurgence de groupes fondamentalistes opposés à tout ce qui venait de l'Occident. "

C'est un récit passionnant, souvent drôle, parfois tragique, qu'il est particulièrement intéressant de lire, alors que les fragiles équilibres qui tenaient ce pays viennent de basculer et que l'Egypte va, pour la première fois peut-être, pouvoir décider de son destin.   

3 commentaires:

  1. Je t'avoue une nouvelle fois que je n'arrive pas à entrer dans ses lives !
    Et pourtant, bien de mes amies l'adorent, elles aussi...
    Peut-être faudra-t-il que je fasse un nouvel essai, dans une période calme ?
    Très bonne soirée, Amartia !

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  2. Je n'avais rien lu de lui et j'ai lu "Cul-de-sac" (devenu "Piège nuptial") il y a peu, mais je n'ai pas été convaincue non plus. Il faut que j'en essaie un autre, celui-là peut-être.
    Mais bon en ce moment je suis possédée par 1Q84 et bien des soucis de santé pour mon chéri, alors Douglas attendra encore un peu.

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  3. Moi je suis une fan, j'ai aussi commencé par "Cul-de-sac" qui m'a fait hurler de rire ... Comme quoi, ça ne se commande pas ! Mais là, j'a i été fascinée par la justesse des réflexions que je pourrais dire prémonitoires de Douglas Kennedy. Ce livre m'a passionnée !

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