Qui, mieux que Jean Teulé et sa gouaille, pouvait nous raconter l'histoire de cet homme qui a fait de sa vie de cocu, une oeuvre d'art ?
Quoi de plus gênant pour un amant, fut-il roi, de voir le mari de sa maîtresse, revendiquer son statut de cocu ?
Quoi de plus têtu et aveugle, qu'un homme fou amoureux, toujours prêt à trouver une excuse à l'inconduite de sa femme ?
Je ne dévoilerai pas ici, tous les stratagèmes que ce petit marquis tenta pour récupérer sa femme, mais je dois dire qu'il ne manquait pas d'imagination !
Jean Teulé, nous conte non seulement l'histoire de ce mari, mais aussi celle des moeurs de la cour du roi Louis XIV, d'une campagne militaire peu connue - menée en Algérie, de la vie du petit peuple.
"Ce claque a mauvaise réputation. Ses vins proviennent de vignes fumées avec les boues et vidanges urbaines. Louis-Henri y engloutit des nectars pleins de colle de poisson, de fientes de pigeon et les filles n'y sont pas propres. C'est ce qui plaît au marquis.
Les catins- bêtes-poupées, chiffons occupés - sont envahies de maladies vénériennes où Montespan se vautre. Il lèche leurs boutons, pustules, leurs plaies suppurantes, partout où ça suinte en des endroits intimes et réclame :
- Je veux des crêtes-de-coq, une bonne bléno et le mal français ! Des contagions, donnez-m'en des mutilantes magnifiques car j'en connais un que je voudrais voir fadé, céphalé, délabré de partout. Personne n'a la peste, ici ? ... ni la rage ?!
Le Gascon reste là, des nuits et des jours. d'une pleine lune à la suivante, il ne quitte plus l'établissement. "
Le style est paillard, le vocabulaire choisi et les expressions d'époque ne manquent pas.
On passe un très bon moment à la lecture de ce roman, beaucoup plus travaillé, il me semble, que celui qu'il avait fait à propos de Charles IX.
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