lundi 16 janvier 2012

Vassilis Alexakis : JE T'OUBLIERAI TOUS LES JOURS, Gallimard, 2005


Dans ce roman, Vassilis Alexakis prend congé de sa mère, morte depuis plusieurs années, dans une longue conversation alimentée par la relecture de leurs correspondance : les lettres qu'il lui a envoyées d'abord, puis celles qu'il en a reçues.

Installé à Tinos pour une exposition de ses dessins et peintures, l'auteur tient le journal de ses sentiments, de ses réflexions, de ses souvenirs. Tinos l'île natale, l'enfance, l'exil à Paris, les premiers articles dans la presse française, le premier roman, sa vie présente.

Dès qu'il aborde les lettres signées par sa mère, il semble redécouvrir cette femme, si proche de l'image qu'il en a gardée et pourtant si indépendante de ses propres souvenirs.

"J'ai retrouvé ton écriture avec la délectation qu'elle m'a toujours procurée. Je me suis souvenu que je traduisais tes lettres à Chantal et qu'elle les attendait avec la même impatience que moi. tu notes méthodiquement tous les événements qui se sont produits au cours de la semaine. Tu cultives la concision, l'ellipse. Certains jours ne donnent lieu à aucun commentaires : ce sont ceux qui t'on particulièrement peinée. Tu te doutes bien que si j'avais été à ta place, j'aurais surtout parlé de ces journées. Toi, tu ne protestes pas. Je n'ai pas hérité de ton stoïcisme".

Et puis, il lui raconte la suite, comment le monde a changé depuis sa disparition, il lui donne des nouvelles des membres de la famille et  il lui parle de son père, qu'il ne nomme jamais comme son mari. 

"Vous suivez des chemins différents. Vous vous rencontrez de temps à autre comme peuvent se combiner sur la grilles des mots croisés deux mots sans aucun rapport entre eux. Vous auriez peut-être divorcé si votre entourage était moins conservateur et si vous aviez un peu plus d'argent."

C'est un roman tendre, où l'on retrouve la capacité d'Alexakis de se raconter en mêlant son actualité d'écrivain en train d'écrire  à ses souvenirs, ses impressions et ses sentiments. Cela tient plus du journal que du roman, avec parfois une petite touche de narcissisme.

3 commentaires:

  1. Comment faire, lorsqu'on a un tel talent, pour ne pas tomber, même un peu, dans le narcissisme... ?

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  2. Je l'avais lu à sa sortie, j'en ai gardé un tendre souvenir.

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  3. En poche! chic ! je vais l'acheter

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