Qui a dit que 16 ans c'est le bel âge ? En tout cas pas Serge Perez, auteur que je découvre dans la bibliothèque de ma soeur.
Oui, dommage d'arrêter l'école au début du lycée, dommage de se sentir nul, dans un monde de travailleurs adultes sans égards pour le jeune arpète maladroit, dommage de n'être pas assez bien aux yeux des parents de la fille que l'on aime, dommage de ne rien savoir de son propre frère et encore plus dommage d'apprendre la vérité...
J'ai bien aimé ce livre sans prétention, mais avec un sens aigu des sentiments et des doutes qui peuvent pourrir la vie d'un jeune qui débute dans la vie. On y trouve également une présentation en filigrane de ce qui sépare, encore aujourd'hui les classes laborieuses de la bourgeoisie bien installée, sans dogmatisme pour autant.
"Non les parents de Pilou avaient le coeur sur la main, des coeurs énormes qui souvent vous donnaient envie de pleurer. (...) Je les aimais car ils détenaient entre autres le pouvoir d'en abuser, de profiter de leur condition. Mais non, non, eux donnaient simplement, largement. Et pas du tout comme certains donnent très gentiment tant ils n'ont guère que leur gentillesse à vous offrir. Ce n'était pas non plus un choix, car leur gentillesse était tout naturelle, toute spontanée, pas même la gentillesse de ces types que ça tracasse un peu de vivre plus aisément que les autres et qui redoutent alors qu'un de ces quatre la foudre ne jaillisse du doigt de dieu pour venir leur fendre le crâne si toutefois, ils ne partageaient pas un peu, bref, ce genre de geste que l'on prodigue pour éloigner le mauvais oeil. Et encore moins cette gentillesse tout à fait horrible qui consiste à se faire passer pour ce que l'on est pas si toutefois à l'être, on y trouve quelques intérêts. C'étaient des gestes purs. Non, je ne pouvais guère les imaginer monstrueux ses parents, je ne pouvais pas."
Lecture agréable, qui ne va pas bouleverser votre imaginaire, mais vous permettre de passer un bon moment.
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