Le soleil, c'est celui qui accable les habitants de Montepuccio dans le Sud de l'Italie, mais c'est aussi Carmella, qui brûle les non-dits et les secrets en se confiant - chez les Scorta on ne se confesse pas - au curé du village.
Mais ce qui caractérise surtout les Scorta, c'est leur soif ! soif de revanche face à la pauvreté, à l'exclusion, au mépris, dans lesquels les tiennent les autres habitants.
Une Saga familiale forte, rude, aride, mais riche du lien indestructible qui relie Carmella à ses frères, au-delà des mariages, des enfantements et des enterrements.
"Tu n'es rien, Elia. Ni moi non plus. C'est la famille qui compte. Sans elle tu serais mort et le monde aurait continué de tourner sans même s'apercevoir de ta disparition. Nous naissons. Nous mourrons. Et dans l'intervalle il n'y a qu'une chose qui compte. Toi et moi, pris seuls, nous ne sommes rien. Mais les Scorta, les Scorta, ça, c'est quelque chose. C'est pour ça que je t'ai aidé. Pour rien d'autre. Tu as une dette désormais. Une dette envers ceux de ton nom. Un jour, dans vingt-ans peut-être, tu t'acquitteras de cette dette. En aidant un des nôtres. C'est pour cela que je t'ai sauvé, Elia. Parce que nous aurons besoin de toi quand tu seras devenu quelqu'un de meilleur - comme nous avons besoin de chacun de nos fils. N'oublie pas cela. Tu n'es rien. Le nom des Scorta passe à travers toi. C'est tout. Va maintenant. Et que Dieu, ta mère et le village te pardonne."
L'injonction d'un des frères de Carmella à son neveu montre bien que chacun des membres de cette famille est conscient de l'importance et de la nécessité de se soutenir les uns les autres, seul moyen de garder leur place au sein de la petite communauté.
Dans l'Ouragan j'avais admiré la capacité de Gaudé de donner à ses phrases le rythme de la tempête et de créer par son style l'atmosphère de l'instant. J'ai retrouvé ce bonheur à la lecture de ce roman. Les gens sont simples, la terre est aride, la mer est complice, l'écriture de Gaudé aussi.
Un auteur qui me ravit à chaque fois.
Ce livre est un des livres qui m'a le plus marquée depuis que je sais le bonheur de lire...
RépondreSupprimerLes mangeurs de soleil ;-)
Ouragan aussi, très fort. Je n'ai pas aimé la mort du roi Tsongor, en revanche.
Je suis fan de GAUDE, et ce roman était le premier que je découvrais de sa plume ! un grand moment de lecture !
RépondreSupprimerEt bien je suis une fan de cet homme et sache que je le connais en plus personnellement et c'est une joie de communiquer avec lui je le suis quand des pièces de lui sont jouées d'ailleurs c'est comme çà que je fis connaissance. et ce livre oui j'ai carrément bu comme du petit lait je ne pouvais le quitter. Gros bisous, c'est bien de te voir ici aussi. Gros bisous
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