Le jour où Dora Dierks fait installer un grand piano noir dans la maison des Pyrénées où elle s'est retirée, tout son passé revient. L'instrument auquel elle a voué sa vie, la pousse à se souvenir.
Dès l'enfance, elle s'accroche au piano comme à une bouée de sauvetage et développe un talent hors du commun. Dès lors, elle fuit la réalité de la guerre, l'indifférence de son père, la présence de son frère trisomique, et se réfugie dans la virtuosité.
Parallèlement, Anna Enquist introduit les réflexions de l'ex-mari de Dora, qui traverse la France dans l'intention de la rencontrer et de savoir ce qu'elle est devenue depuis leur séparation.
Il y a dans ce roman qui se lit agréablement de belles envolées sur le plaisir qu'offre la maîtrise d'un instrument et le travail inlassable que cela exige :
"A entendre la façon dont tu maintiens la cohérence de l'ensemble en ajustant entre eux les vingt-quatre tempos, tu rendrais jaloux tout musicien doué d'oreille. Moi y compris. C'est un don que tu dois préserver. Le secret de Dora Dierks. Garde-le bien."
Dora comprend de quoi il parle et acquiesce avec un sourire. Biermans poursuit. "Maintenant, je vais te révéler le secret de Biermans. Quand je t'écoute ainsi, je pense : Chopin l'emmène. Elle est peut-être en train de penser à son père décédé. Bientôt tout le bazar lui échappera des mains. elle est trop sensible ! Rien ne s'y oppose. c'est bon. Mais !! Sous cette sensibilité, il doit y avoir une deuixème couche, un filet sans trou, toujours présent. Ce filet, on le crochète tout en étudiant. A chaque accord, à chque phrase, on sait : maintenant, je fais ça, maintenant, je lance l'articulation de mon bras dans le jeu, maintenant, uniquement les doigts, aller à la mesure suivante, la soutenir pour que l'accent s'y accroche suffisamment l'instant d'après, détende le poignet et ainsi de suite. Tout ce qu'on ressent doit être traduit dans la technique. Le jeu doit être bilingue. Qui ne peut jouer qu'en langage technique est sans doute virtuose, mais ennuyeux. Qui ne s'exprime que dans le langage de la sensibilité est expressif, mais débridé. Le fin du fin, c'est le bilinguisme. Ajoute cela à ton propre secret, et aucun auditeur n'éteindra sa radio tout à l'heure".
Mais détrompez-vous. Le vrai secret de Dora est tout autre et ce n'est qu'à la fin du roman que vous l'apprendrez.
Comme je le disais, c'est bien écrit, ça se lit bien, mais il manque à cette histoire un souffle, une dynamique et arrivée à la fin de la lecture il ne m'en reste pas grand chose. S'il s'agissait d'un vin, je dirais qu'il est un peu court en bouche. Dommage.
Ah! Tu piques ma curiosité, et je l'inscris dans ma liste!
RépondreSupprimerMerci et bonne journée.
Tu sais que je suis peu sur les blogs en ce moment mais j'ai lu "maison des Pyrénées" et je suis arrivée aussitôt.
RépondreSupprimerUn roman que je mets sur ma liste, comme Gine ; merci à toi !
Belle journée, Amartia !