vendredi 12 avril 2013

Maxence Fermine : LE TOMBEAU D'ETOILES, Albin Michel, 2007


Didier Vandoeuvre est un taiseux, comme beaucoup de ses congénères, isolés qu'ils sont dans leur village de montagne en Savoie. Ce n'est qu'une fois les témoins de sa jeunesse disparus, qu'il décide de se livrer et surtout de se décharger du poids de ses secrets. 

"Alors il me faut à mon tour témoigner, avant que ces lueurs ne s'éteignent une à une, et que tout ne sombre et ne disparaisse à jamais dans les crevasse du temps".

Tout s'est joué le 14 août 1944, alors que la région est sous occupation allemande. Mais le propos de Marxence Fermine n'est pas de nous relater, une Xème fois les hauts faits de la résistance, loin de là.  Il s'attache plus à dresser le portrait des trois personnages principaux et, surtout, à conter les circonstances qui ont fait basculer la vie de Didier Vandoeuvre.  Je ne vous en dis pas plus, mais sachez que dès les première pages on est pris par le récit.

J'ai retrouvé dans cet ouvrage la poésie intrinsèque de l'écriture de Maxime Fermine et s'il prête à un soldat allemand de la première guerre mondiale ce poème, je ne serais pas étonnée qu'il l'ait écrit lui-même.

"Je ne suis qu'une ombre dans un tombeau d'étoiles
Une ombre noire allongée dans un cercueil d'or
Et lorsque soufflera le zéphyr de la mort
Vers les froides ténèbres je mettrai la voile

Je m'envolerai vers les rêves azuréens
Bercé par le son d'une musique inquiétante
Guidé par les phalènes aux lueurs éclatantes
Qui, tels des astres, illumineront mon chemin

Je suis tombé ce matin au champ de bataille
Comme tant d'autres victimes d'une guerre inutile
Et voilà que lentement mon âme vacille
Ma pauvre vie, vraiment, ne vaut plus rien qui vaille

Je ne suis qu'un ombre dans un tombeau d'étoiles
Une ombre noire allongée dans un cercueil d'or
Et lorsque soufflera le zéphyr de la mort
Vers les froides ténèbres je mettrai la voile."

Comment ne pas penser au Dormeur du Val de Rimbaud.


2 commentaires:

  1. Dur, ce poème, mais un livre que j'aimerais bien découvrir...

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  2. Le dormeur du val ! Le petit garçon que j'étais était ému aux larmes par ce poème apprit en CM ou CE je ne sais plus...

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