J'ai reçu ce livre, dans le cadre de l'opération "Masse critique" organisé par Babelio.com, après bien des détours, puisque je l'ai fait livré en Suisse, chez mon fils, et que ce dernier me l'a fait suivre par la poste ! Une première pour moi, mais surtout une première pour l'auteure.
En effet, "La lettre..." est le premier roman de Rachel Joyce, mais comme elle a travaillé pendant plus de vingt ans comme scénariste pour la radio, la télévision et le théâtre, on sent qu'elle maîtrise bien l'écriture.
Une lecture qui fut un pur plaisir ! La trame de l'histoire d'abord : Harold Fry, jeune retraité, reçoit un message désespéré d'une ancienne collègue à l'article de la mort et il décide de lui répondre. Mais comment répondre à une personne envers laquelle on se sent coupable ? Harold jette quelques mots sur une feuille et sort de chez lui pour la poster, mais il ne peut se décider à lâcher l'enveloppe dans la première boîte à lettre, encore moins dans la seconde, et le voilà qui se met à marcher. La rencontre d'une jeune fille le conforte dans son idée que s'il traverse l'Angleterre pour rendre visite à son amie, celle-ci restera en vie. Et le "pèlerinage" de Harold commence.
On l'accompagne durant les 87 jours qu'il lui faudra pour parcourir les quelques 800 km qui séparent Kingsbridge de Berwick. On le plaint lorsque ses pieds et ses jambes refusent de continuer à le porter, on le découvre au fil de ses réflexions sur son passé, ses relations avec sa femme et son fils, son amitié pour cette collègue, on envie la simplicité avec laquelle il accepte l'aide qui lui est offerte et on l'admire quand il parvient à se remettre en question et à dépasser ses inhibitions. On l'aura compris, ce périple est aussi un voyage intérieur.
Je ne révèlerai bien sûr pas la fin, ni même les différentes étapes, tant Rachel Joyce, sait entretenir un suspens latent. Le rythme de l'histoire correspond parfaitement à celui de la marche. Aucune précipitation dans le récit, mais une avancée régulière et je dirais presque têtue. Les chapitres étant très courts, on passe de l'un à l'autre, sans fébrilité, mais avec un intérêt grandissant pour le(s) personnage(s). (Le portrait de la femme de Harold est particulièrement attachant).
"Pour réussir, il devait s'en tenir au sentiment qui l'avait inspiré au tout début. Aucune importance si les autres auraient agi différemment; c'était même inévitable. Il ne sortirait pas des routes, car, en dépit des quelques voitures qui roulaient trop vite, il s'y sentit en sécurité. aucune importance non plus s'il n'avait pas préparé son itinéraire ou emporté une carte routière. Il disposait d'une carte différente, celle qu'il avait dans la tête, faite de tous les gens rencontrés et de tous les lieux traversés."
Le style est agréable, les personnages sont crédibles et terriblement humains, les grandes idées jamais pompeuses, l'émotion véritable. Bref, un vrai roman !
J'avais coché ce titre dans mes voeux pour masse critique, j'ai été désignée pour un autre que je n'ai pas encore reçu.
RépondreSupprimerJe vois en tous les cas que celui-ci t'as mise en joie.
Amicalement,
Ce livre ainsi décrit donne envie de lire...
RépondreSupprimerSuperbe critique ! Comme Gine j'ai envie de lire ce bouquin.
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