lundi 25 juillet 2011

Stephen King : SAC D'OS, Albin Michel, 1999


Première fois que je lis un roman de Stephen King ! Je me rends compte en consultant sa bibliographie, que j'ai vu nombre de films adaptés de ses romans, dont plusieurs m'avaient beaucoup plu ! Mais, je ne sais pourquoi, peut-être parce que les histoires de revenants ne sont pas ma tasse thé, peut-être aussi parce que j'associais cet auteur à l'adolescence, je n'avais jamais pris la peine d'en ouvrir un. Voilà qui est fait, grâce à ma belle-fille qui en est folle !

Je dois bien avouer que c'est une bonne surprise, et même un très bonne.  Cela commence comme un roman classique écrit à la première personne. Un romancier à succès perd subitement sa femme et se retrouve confronté à "l'angoisse de la page blanche". S'il trompe son monde pendant plus de quatre ans grâce à des manuscrits qu'il avait en réserve, le jour où il envoie à son éditeur le dernier d'entre eux, l'oblige à réagir. Il décide de se retirer dans la maison de campagne où il n'est plus retourné depuis la mort de sa femme, maison qui porte le nom d'une chanteuse de blues, morte assassinée avec son enfant, au début du siècle dernier.
Il fait par hasard (?) la rencontre d'une petite fille et de sa mère et se lie d'amitié avec elles. Il décide d'aider la jeune femme dans son combat contre le grand-père de la petite qui prétend lui enlever la garde de son enfant. Il retrouve goût à l'écriture. 

Stephen King
Mais au fil des jours, il lui semble déceler une, voire plusieurs présences dans la maison. Et c'est là que, mine de rien, le roman bascule dans le roman de suspens, de revenants et d'horreur.  Par une construction magistrale, on découvre, petit à petit, les liens qui l'unissent, non seulement à cette petite fille, mais également à cette ancienne chanteuse de blues.

"Je la promenai comme on est censé le faire avec les bébés qui ont la colique, Elle comprenait trop de choses pour une fillette de quatre ans et ses souffrances étaient par conséquent plus terribles que ce qu'elles auraient dû être pour une fillette de cet âge. (...) Je la promenai. Je fis les cent pas dans la faible lumière de la pièce. L'éclairage produit par un générateur n'est jamais tout à fait régulier; on dirait qu'il respire et soupire Je fis les cent pas tandis que la cloche de Bunter tintait doucement sans jamais s'interrompre, musique venue de cet univers que nous frôlons parfois mais ne voyons jamais vraiment. Les cent pas dans le vacarme de la tempête. Je crois que je lui chantai quelque chose et je sais que je la touchai avec mon esprit, que nous nous enfonçâmes de plus en plus profondément ensemble dans la zone."

Ce "sac d'os", emprunté à Thomas Hardy, qui y voyait une représentation des personnages de ses romans, passe de la métaphore à la réalité dans un mouvement contraire à celui du roman, qui passe de la réalité au fantastique.

C'est le premier roman de cet auteur, mais assurément, ce ne sera pas le dernier que je lirai.

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