samedi 8 janvier 2011

Vassilis Alexakis : LE COEUR DE MARGUERITE, Ed. Stock, 1999

Nous sommes à Athènes. Un documentariste de la télévision grecque, dans la quarantaine, souhaiterait écrire un roman, mais ne sait pas très bien comment s'y prendre, ce d'autant plus qu'il est possédé par l'admiration qu'il porte à un auteur confirmé du nom d'Eckermann. 

"Je rêve d'un texte susceptible de multiplier les espaces de ma vie, de me donner la même sensation de liberté que j'avais, enfant, en lisant Jules Vernes et Alexandre Dumas, et que j'éprouve à la lecture d'Eckermann." 

C'est à cette période de sa vie – et de sa carrière ? – qu'il fait la rencontre de Marguerite, une femme mariée, ayant deux enfants, et vivant dans les quartiers chics de la ville. On assiste à la naissance d'une relation d'abord, puis d'un amour qui va connaître, comme bien des histoires, des hauts et des bas. Mais le développement de cet amour est toujours lié, de près ou de loin à l'oeuvre d'Eckermann. 

"Je suis fasciné par l'idée que les romans ont une influence sur la vie, qu'ils peuvent constituer le point de départ d'histoires véritables qui à leur tour deviendront des livres. J'imagine qu'il y a une sorte d'échange entre la littérature et la vie, et que chacune rend à l'autre ce qu'elle lui doit. Si j'ai la chance de rencontrer Eckermann, je lui demanderai son avis sur cette question"

Et la rencontre aura bien lieu. 

"Je ne lui ai pas caché mes ambitions littéraires, ni les problèmes que m'avait posés la rédaction de la première page.
- Comment débute votre texte ? 
J'ai réussi à me souvenir des premières lignes et je les lui ai récitées : 
- "Cela pourrait commencer ainsi. Je veux croire que je trouverai un jour le début et que je pourrai commencer le roman dont je rêve depuis tant d'années". 
Elles l'ont plongé dans une profonde perplexité. Soudain, il s'est détendu. 
- J'ai le sentiment que vous avez omis la première phrase, a-t-il dit assez gaiement, que vous avez commencé par la deuxième ! 
Son observation m'a quelque peu froissé. 
- C'est ennuyeux ? 
- Pas vraiment... Vous terminerez peut-être votre roman par la phrase qui manque à son commencement. Vous aurez écrit un livre pour trouver une phrase !" 

J'ai aimé ce livre, car, fidèle à son style, Vassilis Alexakis, n'écrit pas là un simple roman. Tout en suivant son fil narratif, il nous relate ses réflexions et ses doutes sur le fait qu'il parviendra ou non à écrire sa relation avec Marguerite. D'une histoire banale, il nous livre une partie de lui-même et parvient à nous retenir jusqu'au dénouement final.

3 commentaires:

  1. Merci, Amartia, un livre qui me tente beaucoup, surtout à travers la description que tu en fais.
    Bon dimanche à toi !
    Norma

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  2. Oui, oui ! Moi aussi ! J'aime bien cet auteur, et je vais mettre ce romand sur ma liste d'achats. Merci !

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  3. je note aussi celui-là Vassilis Alexakis est un auteur que je suis

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