Un petit mot d'abord sur l'édition. C'est dans la bibliothèque de ma mère que j'ai trouvé cet ouvrage publié par un éditeur de Lausanne, qui, dans les années 50-60, semble avoir sélectionné des ouvrages assez confidentiels même si émanant d'auteurs connus.
C'est ainsi que je suis tombée sur ce petit roman d'un Henri Miller, bien différent de celui que j'avais découvert autour de mes 16 ans, et que j'ai eu bien de la peine à relire plus tard, le trouvant particulièrement nombriliste.
Ici, on a presque affaire à un récit philosophique non dénué par ailleurs de poésie. En guise d'épilogue, Henri Miller, explique : "De toutes les histoires que j'ai écrites, peut-être celle-ci est-elle la plus singulière. Je l'ai écrite tout exprès pour Fernand Léger, pour accompagner une série d'illustrations sur le thème des clowns et du cirque."
Peut-être que la reproduction ci-après faisait partie de ces illustrations :
Fernand Léger, 1950 |
Alors qu'Auguste lassé du succès obtenu avec sa "simulation de l'extase" au pied d'une échelle décide d'abandonner le métier de clown, il est amené à remplacer au pied levé un de ses confrères, bien moins apprécié du public et certainement bien moins talentueux. Il décide de lui d'offrir cette représentation dans dévoiler son identité et de lui permettre ainsi de devenir à son tour célèbre. Mais la vie en décide autrement...
Ce récit pose la question de l'identité, du succès, du bonheur même, sur un ton de modestie que je ne connaissais pas à Henri Miller.
"Bon, il y a une chose que je comprends, à présent... mon bonheur était réel, mais sans fondement. Il me faut le rattraper au collet, mais cette fois honnêtement. Et m'y cramponner des deux mains, comme à un bijou inestimable. Apprendre le bonheur en tant qu'Auguste, comme le clown que je suis".
Etonnant ! Je suis presque réconciliée avec Miller...
j'ai lu, et je l'ai mis en scéne pour un festival à Bordeaux , ce fut et c'est encore pour moiune très grande émotion.
RépondreSupprimerje t'embrasse