dimanche 8 avril 2012

Kenzaburô Ôé : GIBIER D'ELEVAGE, Gallimard, 1982



A la fin de la deuxième guerre mondiale, un soldat américain est fait prisonnier dans un village retiré de la montagne japonaise. Oui, mais voilà, le soldat et Noir. Ce sont les enfants, et notamment le narrateur, qui sont chargés de le nourrir et de le surveiller.

Ennemi, et de surcroît Noir, donc inconnu, le soldat est considéré comme un animal sauvage à apprivoiser. 

Ce conte, d'une grande cruauté, mais aussi d'une grande simplicité, dénonce sans grand discours mais avec beaucoup d'efficacité, la misère, l'ignorance, et la folie humaine.

"Un gamin du village voulut me contourner pour aller regarder par le soupirail : un coup de pied dans les reins décoché par Bec-de-Lièvre lui arracha des cris de douleur. Bec-de-Lièvre s'était d'ores et déjà arrogé le pouvoir d'accorder ou non le droit de regarder par le soupirail : et il montait une garde jalouse pur interdire à quiconque de porter atteinte à cette prérogative."

Un récit court, cruel et dense qu'on lit d'une traite.

Je découvre avec ce livre un auteur japonais dont j'apprends qu'il a reçu le prix Nobel de littérature. Je connais mal les auteurs japonais, et je dois dire que si son nom m'était resté caché, je n'aurais pas deviné qu'il s'agissait de l'un d'eux, tant le propos est universel. 

Réédité dans la collection Folio 2€ cela me conforte dans la très bonne opinion que j'ai de cette collection qui, décidément, réunit des textes majeurs. 




2 commentaires:

  1. Merci pour cette référence, Amartia, je vais essayer de me le procurer.
    Très bonne fin de dimanche !

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  2. merci de ta visite et de nous donnez envie de découvrir ce texte je le note pour mes prochaines courses...
    à bientôt

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