vendredi 11 novembre 2011

Douglas Kennedy : LES CHARMES DISCRETS DE LA VIE CONJUGALE, Belfond, 2005

Depuis "Cul se sac", je profite de toutes les occasions pour suivre cet auteur dont j'apprécie l'esprit, non dénué d'humour et parfois même d'ironie.

Ce roman-ci n'échappe pas à la "patte" Douglas Kennedy. On y retrouve une fresque sociale de l'Amérique contemporaine, mais cette fois-ci, non pas du côté des traders du "Désarroi de Ned Allen", mais de la gauche post guerre du Viet Nam. 

Le roman nous raconte la vie d'Hannah Buchan, entre deux voyages à Paris. Le premier, auquel elle renonce, à l'âge de vingt ans, de peur de perdre son fiancé étudiant en médecine lui promettant une vie rangée et tranquille, le deuxième, la cinquantaine bien entamée, mais après avoir vu s'écrouler toutes ses certitudes. 

La première partie m'a paru souffrir de quelques longueurs. En revanche, dès qu'il s'agit de faire éclater la crise, Douglas Kennedy entraîne son héroïne, et nous avec, dans le tourbillon d'une descente aux enfers, et dans une critique acerbe de l'Amérique des néo-chrétiens de l'ère G. W. Bush. 

"Le vrai problème, c'était l'homme assis en face de moi à ce dîner. Mon mari durant les trente dernières années. L'inconnu avec lequel j'avais décidé de passer ma vie. Et puis, dans mon sac rangé sous ma chaise de restaurant, il y avait le détonateur : une copie de l'article qui allait être mis en ligne sur Internet le lendemain et exiger une sérieuse explication, au grand minimum. Si l'on me laisse la possibilité de la donner, bien entendu. Et puis il y a un autre problème : le deuxième homme installé de l'autre côté de la table ce soir-là, mon psychorigide de fils qui ne considérait le monde qu'en noir et blanc, en bien et en mal. Quel déchirement, de constater que l'enfant que vous avez élevé, auquel vous avez toujours souhaité le meilleur de la vie, ne partage rien de commun avec vous ! Toutes ces années pour en arriver à cette déchirure, alors qu'il n'y avait pas eu une seule crise précise, circonstanciée, un seul point de rupture qui pouvait expliquer un tel fossé entre nous... Et ça me stupéfiait."

Un bon roman, agréable à lire, mais pas le meilleur de cet auteur.

6 commentaires:

  1. Je vais t'avouer, Amartia, je n'aime pas Douglas Kennedy, je ne parviens jamais à aller au bout de ses romans...
    Alors, si tu dis que celui-ci n'est pas le meilleur, en dépit de son titre (tout un programme...) je n'essaierai vraiment pas...

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  2. Chaque fois que je tombe sur une critique de Cul de sac, je me dis qu'il faut que je lise cet auteur.
    Je vais m'y mettre...quand il y aura de la place sur ma table de nuit!

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  3. Et moi j'adore cet auteur ... mais je me suis ennuyée à la lecture de cette satyre qui n'en finit pas et dont la fin est trop convenue !

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  4. Je n'ai lu qu'un seul ouvrage de lui, c'est "La poursuite du bonheur"...Sans grande conviction je dois l'avouer. L'intrigue est tiré par les cheveux, le personnage principal souvent horripilant. Pas trop envie d'en lire d'autres.
    Bonne soirée à toi.

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  5. Alors, quel est le meilleur pour toi ! Je n'en ai lu aucun ! Tu me conseille de commencer par lequel ? Le dernier !

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  6. Je te conseille vraiment Cul de sac. C'est le premier et c'est celui qui
    m'a donné envie de suivre cet auteur.
    Bonnes fêtes à toi

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